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ŒUVRES

encore équilibre comme s’ils pesoient sur les extremitez du diametre GR vers le centre A. Et, quand il y a une fois equilibre, pour peu que l’on augmente ou diminue l’un des poids, l’equilibre se perd. Voyez comme cela se peut accorder avec votre position.

La seconde instance est telle : soit le centre A, alentour duquel soit
Fig. 13.
la circonférence GIR, l’appuy du levier I, et les bras IG, IR, desquels GI soit le moindre ; et soit prolongée la ligne droicte IA tant qu’elle rencontre la circonference en B. Partant, selon vous, il faudra en G un plus grand poids qu’on R et, si l’on prend l’arc IG plus grand que IR, faisant le bras du levier IG et mesme poids en G qui estoit en R, il faudra en G un plus grand poids qu’auparavant[1]. De mesme, prenant l’arc ID encore plus grand que IG et faisant le bras du levier ID et le poids D de mesme que le poids G, il faudra encore augmenter le poids G. Ainsi, plus le bras du levier qui est en la circonference IRB aboutira près du point B estant chargé du mesme poids, plus il faudra à IG un grand poids pour contrepeser, et, selon le sens commun, raisonnant à l’ordinaire, le bras du levier estant IB il faudroit en G le plus grand poids. Et toutefois, alors, le poids qui seroit en B, pesant vers A, feroit tout son effort sur la roideur du bras BI ; et le moindre poids qui seroit en G feroit balancer le bras IB vers D. Et, pour peu que le poids qui

  1. Texte des Varia Opera : « pour faire l’équilibre. »