Page:Œuvres de Blaise Pascal, I.djvu/29

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comme on le voit par une lettre de Mersenne, datée du 17 mars 1648, de développer ses premiers travaux sur les Coniques, et il poursuit ses expériences sur le vide. Avec le concours de Perier, avec celui de Chanut et, par son intermédiaire, de Descartes lui-même, il recueillait des observations pour saisir une relation entre les hauteurs différentes de la colonne mercurielle et la variation des circonstances météréologiques, observations dont l’initiative paraît être due au P. Mersenne. Il monte sur le Puy-de-Dôme, curieux peut-être de refaire l’expérience de Perier, désireux aussi de donner une explication définitive à l’expérience de la vessie de carpe que Roberval avait imaginée vers mars 1648. Il fait des conférences dans la société savante de Clermont, devant laquelle M. Perier avait répété les expériences de Rouen et de Paris, en particulier chez le président de Ribeyre où il se rencontre avec Jean Domat. Pendant ce temps Jacqueline s’isole dans les exercices d’une exacte dévotion ; sous l’influence de Port-Royal avec qui elle ne cesse d’être en communication, elle se refuse jusqu’à la distraction de la poésie religieuse. En novembre 1650 Étienne Pascal retourne à Paris avec ses enfants. Jacqueline se considère toujours comme une « novice » dans le monde : elle écrit les Réflexions sur le mystère de la mort de Jésus-Christ, d’après un billet que la mère Agnès lui envoie. Blaise travaille à la rédaction de son grand traité sur le vide ; il défend avec une énergie singulière son honneur scientifique qu’il croit menacé par un jésuite de Montferrand à l’occasion d’une thèse solennelle. Au mois de septembre, Étienne Pascal meurt, et dès les premiers jours de son deuil Pascal adresse à Madame Perier une instruction religieuse sur cette mort, toute pleine de ferveur et de sévérité.