SUR LA GUERISON APPARENTE DU ROT SONNET
Avril iÔUSK
Enfin, vaines grandeurs, vous estes impuissantes; Et ce nombre infiny de tant de courtisans Ne pouvoit empescher que la mort triomphante Ne portast au cercueil le plus beau de mes ans.
Ces petits rejetons*, dont la vertu naissante Porte desjà l'effroy jusqu'aux lieux plus puissants, Ne servoient qu'à pleurer cette mort apparente Et rendre en les quittant mes ennuis plus cuisants.
��1. Louis XIII, qui mourut le i4 mai iG^S « demeura six semai- nes et davantage mourant tous les jours sans pouvoir achever de mourir. » (Madame de Motteville, Mémoires, éd. Charpentier, t. I p. 96). Dès le 20 avril, il avait institué la régence et le conseil de régence ; le 28 il était tombé, dit M, Ghéruel, dans un tel état de fai- blesse qu'on crut qu'il allait expirer. » (Histoire de France pendant la minorité de Louis XIV, 1879, *• I» P- ^^)- Voici un détail qui montre assez bien l'effet de cette guérison apparente : M"e de Hautefort, en exil à Blois, était accourue à Paris avec La Porte, « tant de gens s'[y] étoient rendus à cause du changement de règne qu'on croyoit proche que nous fûmes jusqu'à onze heures du soir sans trouver à nous lo- ger... le lendemain... nous apprîmes que le Roy se portoit mieux, qu'il s'étoit fait faire le poil, et qu'il jouoit de la guitare, si bien que nous reprîmes le chemin de Blois. » Cité par Cousin, Madame de Hautefort, 2" édit., p. 54 n. i.
2. Le Dauphin Louis, né le 5 septembre 1 638, et Philippe duc d'An- jou (qui fut duc d'Orléans, après la mort de son oncle Gaston), né le 37 septembre i64o.
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