Page:Œuvres de Blaise Pascal, I.djvu/332

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

280 ŒUVRES

Mais quoy qu'en ces douceurs mon ame fust ravie, Pour le bien de l'Etat je demandois la vie, Quand le ciel entendit un si juste desseing.

Pour amoindrir mon mal il falloit des miracles, Et si je fus gueri malgré tous ces obstacles. C'est ma seule vertu qui fut mon médecin.

��A LA ROTNE SUR LA REGENCE SONNET

May i6U3.

Commencez, grande Reyne, un règne de merveilles. Puisque notre bonheur ne dépend que de vous, Semez par l'univers vos vertus sans pareilles; Rendez de vos beaux faits les plus grands Rois jaloux.

Continuez les soins de vos divines veilles, Et que votre bonté fasse cognoistre à tous Qu'en vain mille terreurs ont frappé nos oreilles Pour un gouvernement que vous rendez si doux.

Politique indiscret, parle sans violence;

Ne dis plus, pour troubler notre heur dans sa naissance,

Qu'une douceur de femme est un foible soutien.

Apprends à respecter ton illustre princesse, Dont l'esprit tout divin sait joindre avec adresse La douceur de son sexe à la force du tien.

�� �