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Page:Œuvres de Blaise Pascal, II.djvu/506

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ŒUVRES

du Collège de Clermont, en fit un livret qu’il intitula : le Plein de vuide, où il rapporte mot à mot la plus part de mes Experiences.

Je ne me contentay pas d’en envoyer à nos Amis de Paris ; j’en fis tenir en toutes les villes de France où j’avois l’honneur de cognoistre des personnes curieuses de ces matières.

Et j’en envoyai mesme 15. ou 30. en la seule Ville de Clermont, où je ne doute pas qu’il ne s’en trouve encores ; et c’est ce qui me donne lieu de prier Monsieur le Conseiller Perier, mon beau frère, par une lettre que je luy escripts, de prendre la peine d’en chercher un pour vous le donner avec la présente ; et s’il n’en trouve point, je luy en envoyerai un d’icy pour vous le présenter.

Et enfin le P. Mersenne, ne se contentant pas d’en voir par toute la France, m’en demanda plusieurs pour les envoyer, comme il fit, en Suede, en Hollande, en Pologne, en Allemagne, en Italie, et de tous les costez.

De sorte que je crois que ce bon Père de Montferrand est le seul entre les curieux de toute l’Europe qui n’en a point eu de cognoissance, Je ne sçay par quel mal’heur, si ce n’est qu’il fuye le commerce et la communication des sçavans, pour des raisons que je ne pénètre pas.

Vous voyez. Monsieur, que, bien loin de m’attribuer une gloire qui ne m’est pas deuë, j’ay fait tous mes efforts pour la refuser, lorsqu’on me l’a voulue donner.