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Page:Œuvres de Blaise Pascal, II.djvu/65

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APPENDICE

FRAGMENT INÉDIT DE ROBERVAL[1]
Bibliothèque Nationale, fonds français, nouv. acq. 5175, f° 47.

L’Évidence, — le fait avéré — la chymere.

Sans la mécanique on ne peut pas entendre la véritable raison de l’eau qui monte. Mais pour cela, [la] rebuter cette raison, et recourir à la chymere, c’est une grande foiblesse. Objections : L’adhibance devroit empescher. — Le tuyau ne tiendroit pas en l’air plus ou moins que dans l’eau. — L’huyle empesche. — Les tuyaux plus gros ou plus minces — plus longs, ou plus courts.

Contre le mouvement de parties du liquide de Descartes. — Contre la colonne d’air. — Il faut considérer le tuyau en l’air, et de l’eau dedans.

Il faut joindre toutes les causes pour la perfection d’un effet.

La raison qui fait l’adhibance dans le tuyau, semble la même que celle qui la fait au dehors et qui cause les gouttes d’eau, sinon [qu’elle] que cette raison est plus [grande] forte dans le tuyau, a cause que l’eau touche plus de superficie, la goutte s’esttendant en longeur.

Touchant les parties de la philosophie — la Logique peut surprendre et estre surprise. — La Morale est changeante, flateuse, et qui veut estre flatee : elle est souvent resmuee et ruinée par ses ennemis. — La Métaphysique est fort chymerique. La Physique est toute véritable ; mais elle est fort ca-

  1. Comme le dit M. Mathieu (Revue de Paris, 15 avril 1906, p. 777), cette note de Roberval paraît être « le résumé de sa thèse du 23 septembre, ou l’esquisse d’une conférence dirigée contre les théories cartésiennes ».
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