Page:Œuvres de Blaise Pascal, III.djvu/38

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22 ŒUVRES

outré avec un grand mal de teste que cela luy causoit, et neantmoins fort adoucy, car au lieu de deux ans qu'il me demandoit la dernière fois, il ne vouloit plus me faire attendre que jusqu'à la Toussaint; mais me voyant ferme à ne pas attendre et assez complaisante neantmoins pour condescendre à luy donner quelque peu de temps pour se pouvoir résoudre, il s'adoucit entièrement et eut pitié de la peine que cela me faisoit de différer encore une chose que je souhaitte depuis si longtemps. Il ne se rendit pourtant pas à l'heure; mais M. d'Andilly^ à ma prière eut la bonté de l'envoyer quérir samedy,et l'entreprit avec tant de chaleur et tant d'adresse qu'il le fit consentir à tout ce que nous voulions. De sorte que nous en demeu- râmes là, qu'il me pria de faire mon possible pour gagner sur moy de différer un temps considérable, et que si je ne le voulois pas, il aimoit autant que je ce fust le jour de la Trinité que quinze jours aprez. De sorte que ce sera pour ce jour là, s'il ne survient des empeschements qui ne me regardent point. . .

��I. Robert Ârnauld d'Andilly, l'aîné des enfants de l'avocat Antoin» Arnauld, était né en i585; il était depuis i646 retiré à Port- Eoyal des Champ-

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