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406 ŒUVRES

conditions sont égales et indifférentes, le party doit estre tout pareil en l'une et en l'autre. Or, il est juste quand ils sont obligez de joiier quatre parties, comme je l'ay montré : donc il est juste aussi en l'autre cas.

Voilà comment je le demonstray et, si vous y pre- nez garde, cette démonstration est fondée sur l'éga- lité des deux conditions, vraye et feinte, à l'égard de deux joueurs, et qu'en l'une et en l'autre un mesme gagnera toujours et, si l'un gagne ou perd en l'une, il gagnera ou perdra en l'autre et jamais deux n'au- ront leur compte.

Suivons la mesme pointe pour trois joueurs et po- sons qu'il manque une partie au premier, qu'il en manque deux au second et deux au troisiesme. Pour faire le party, suivant la mesme méthode des combi- naisons, il faut chercher d'abord en combien de par- ties le jeu sera décidé, comme nous avons fait quand il y avoit deux joueurs : ce sera en trois, car ils ne sauroient joiier trois parties sans que la décision soit arrivée nécessairement.

Il faut voir maintenant combien 3 parties se combinent entre trois joueurs et combien il y en a de favorables à l'un, combien à l'autre et combien au dernier et, suivant cette proportion, distribuer l'argent de mesme qu'on a fait en l'hypothèse de deux joueurs.

Pour voir combien il y a de combinaisons en tout, cela est aisé : c'est la troisiesme puissance de 3, c'est-à-dire son cube 27. Car si on jette trois dez à

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