Page:Œuvres de Blaise Pascal, IV.djvu/251

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APPENDICE

Dans son édition latine, Nicole a commenté le texte de Pascal en de nombreuses notes, qui ont été traduites en français par Mlle de Joncoux, en vue de l’édition de 1699. Nous n’avons pas à suivre les différentes phases de la polémique qui a été soulevée alors par les Provinciales et à laquelle Pascal n’a pas été directement mêlé. En général, nous nous bornerons à donner le titre des notes de Nicole. Nous ferons quelques exceptions pourtant ; c’est ainsi que nous reproduisons, en suivant la version française de Mlle de Joncoux, cette note première de la première Provinciale : on y trouve un commentaire théologique que Pascal a lu, et qu’il a certainement approuvé.

NOTE I. DE NICOLE

En quel sens Montalte rejette le terme de Pouvoir prochain.


Il est constant que les termes de pouvoir prochain, ou de puissance prochaine sont trés-équivoques. Les Thomistes, quand ils parlent de la grace, entendent par ces termes une certaine vertu intérieure qui ne produit jamais l’action, si elle n’est aidée d’un secours efficace de Dieu. Les Molinistes au contraire entendent un pouvoir qui renferme tout ce qui est nécessaire pour agir. Alvarez distingue avec soin ces deux sens (Disp. 117, n. 11), et s’attachant à celui des Thomistes, il rejette celui des Molinistes ; et soûtient que sans la grace efficace il ne peut y avoir de pouvoir prochain, en ce dernier sens.

Mais parce que le sens des Molinistes est plus naturel et plus conforme à la notion commune de pouvoir, M. Arnauld avoit dit simplement dans sa lettre ; Que la grace, sans laquelle


2e série. I