de Messieurs Fermat, Pascal et Hugens, où M. Roberval ne pouvoit ou ne vouloit rien comprendre [1] . . . Il se peut cependant, que ce Chevalier ait encore eu quelque bon enthousiasme, qui l’ait transporté dans le Monde invisible, et dans cette étendue infinie, dont il parle, et que je crois estre celle des idées ou des formes, dont ont parlé encor quelques Scholastiques, en mettant en question, utrum detiir vacuum fonnariim... Mais ce que la Lettre dit contre la division à l’infini, fait bien voir que celuy qui l’a écrite étoit encore trop étranger dans ce monde supérieur, et que les agremens du monde visible, dont il a écrit, ne luy laissoient pas le temps qu’il faut pour acquérir le droit de bourgeoisie dans l’autib » (^Réponse aux reflexions contenues dans la seconde édition du Dictionnaire critique de iM. Bayle, article Rorarius, sur le système de rHarmonie préétablie, 1702, Phil. Schr. éd. Gerhardt, p. 570-571).
La portée de cette page de Leibniz se précise encore, si on la rapproche du post-scriptum d’une lettre du i-i i février 1697 à Thomas Burnet (vide supra T. VII, p. 34o, n. 3), post- scriptum presque tout entier consacré à Pascal. Leibniz y manifeste l’espoir que ses « découvertes de Mathématiques... contribueront quelque chose à donner du crédit à [ses] méditations Philosophico-Theologiques. » (édii. citée, T. III, p. 195). Mais de même qu’il a poussé plus loin que Pascal l’étude du calcul intégral et la perfection de la machine arithmétique, de même Leibniz croit avoir lié plus heureuse- ment et plus solidement la mathématique et la métaphysique. Dans de curieuses pages inédites, qui ont été analysées avec beaucoup de soin par M. Baruzi, Leibniz et l’organisation religieuse de la terre, 1907, p. 224, avec fac-similé, on voit qu’il transcrivait, le modifiant en plus d’un point par un jeu spontané de son esprit, le développement des Pensées sur les deux infinis ; puis il ajoutait ces mots : « Ce qu’il vient de dire de la double infinité n’est qu’une entrée dans mon système » (Inédits de Leibniz, Théologie, vol. XX, f" 212 verso). En mathé-
- ↑ Vide supra T. III, p. 378.