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DE L'ESPRIT GÉOMÉTRIQUE. — INTRODUCTION 237

mier recueil Guerrier, p. 335*, Pascal aurait blâmé Arnauld de travaillera une Lo^jgue. Mais, comme dit quelque part Pascal, « il faut distinguer les temps ». U Avis préliminaire delà Logique montre en effet que l'ouvrage a fait l'objet de deux rédactions différentes. La première fois, pourl'auteur, ou pourlesauteurs^, il ne s'agissait que d'une sorte de gageure : donner un « petit Abrégé >■) de la Logique qui permît à un jeune seigneur d'ap- prendre en quatre ou cinq jours tout ce qu'il y avait d'utile dans l'enseignement logique de l'Ecole. Et il n'est certes pas indiffé- rent de noter que ce jeune seigneur est le même Honoré d'Albert de Chevreuse, pour lequel Pascal a tenu, en présence de JNicole, les Discours sur la condition des Grands (cf. infra p. 363). Des copies de cette première rédaction circulèrent

��leur envoya le Problème résolu. » Peut-être le récit de Fontenelle con- cerne-t-il le même fait que la note manuscrite; le fait se serait passé en 1676. Le problème indiqué par cette note ne se rapporte point d'ail- leurs à la Roulette et il est très élémentaire. Ajoutons qu'il est question de M. de Comiers, qui était en 1676 prévôt de l'église collé- giale de Ternant, dans VEloge de Viviani par Fontenelle.

1. Dans cette note il est d'abord parlé d'une lettre latine de Wendrockius : « Il paroit par cette lettre que M. Nicole est le véritable auteur de l'art de penser, et non M. Arnauld à qui l'auteur de la Vie de M. Nicole l'attribue; on peut ajouter à cette preuve que ce fut M. Nicole et non M. Arnauld qui fit présent de la logique de P. R. aux amis. Je tiens ce fait de M*^ Perier. Il est vray que l'on peut opposer à ces deux preuves ce que M. l'abbé Pascal, mort depuis quelques années assuroit avoir ouï dire au fameux M. Pascal sur ce sujet : Voila, disoit celui-ci, une belle occupation pour M. Arnauld que de travailler à une logique : les besoins de l'Eglise demandent tout son travail. »

2. L'abbé des Rillettes écrivait à Leibniz : « Le Livre de Y Art de penser est en partie de M. Arnaud et en partie de M. Nicole. Il y a eu des temps oii ils travailloient ainsy de tel concert ensemble que sans autre façon pendant que l'un se trouvoit distrait à quelque autre occu- pation comme de chercher quelque endroit d'un livre, ou autrement l'autre dictoit la suite de la pensée du premier. » Lettre du 28 août 1697, apud Gerhardt, Die philosophischen Scriftenvon G. W. Leibniz, T. VII, p. 456.

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