c’est ce qu’elle appelle analyse, et dont il seroit inutile de discourir après tant d’excellents ouvrages qui ont esté faits ^ .
Celuy de démontrer les veritez desjà trouvées, et de les éclaircir de telle sorte que la preuve en soit invincible, est le seul que je veux donner ; et je n’ay pour cela qu’à expliquer la méthode que la géométrie y observe : car elle l’enseigne parfaitement ^
Mais il faut auparavant que je donne l’idée d’une méthode encore plus eminente et plus accomplie, mais où les hommes ne sçauroient jamais arriver :
��1, La tradition, rapportée en particulier par Diogène Laërce (III, 24), fait remonter à Platon cette conception de l’analyse comme méthode de découverte, ou analyse zététique. C’est spécialement Viète qui a remis la notion de l’analyse en honneur parmi les mathématiciens modernes. Voir ses ouvrages : In artem analyticam Isagoge; Zetetica, lôgi-iôgS, traduits en français (i63o), publiés à nouveau dans le recueil des Œuvres de Viète (i646).
2. Ici, dans la copie manuscrite, un passage placé entre crochets, et qui nous semble être une première rédaction (remplacée par ces simples mots : Mais il faut auparavant que je donne l’idée) : «... par ses exemples, quoyqu’elle n’en produise aucun discours. Et parce que cet art consiste en deux choses principales, l’une de prouver chaque proposition en particulier, l’autre de disposer toutes les propositions dans le meilleur ordre, j’en feray deux Sections dont l’une contiendra les règles de la conduite des démonstrations géométriques, c’est-à-dire méthodiques et parfaites, et la seconde comprendra celle de l’ordre géométrique, c’est-à-dire méthodique et accompli: de sorte que les deux ensemble enfermeront tout ce qui sera nécessaire pour conduire du raisonnement à prouver et discerner les veritez,... lesquelles j’ay dessein de donner entières.
« Section I. — De la méthode des démonstrations géométriques, c’est-à-dire méthodiques et parfaites.
« Je ne puis faire mieux entendre la conduite qu’on doit garder pour rendre les démonstrations convaincantes, qu’en expliquant celle que la géométrie observe, et je ne le puis faire parfaitement sans donner auparavant l’idée «