Page:Œuvres de Blaise Pascal, IX.djvu/265

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dont ils discourent. Et ils prétendent que l’esprit supplée toujours la définition entière aux termes courts, qu’ils n’employent que pour éviter la confusion que la multitude des paroles apporte. Rien n’éloigne plus promptement et plus puissamment les surprises captieuses des sophistes que cette méthode, qu’il faut avoir toujours présente, et qui suffît seule pour bannir toutes sortes de diffîcultez et d’équivoques ^

Ces choses estant bien entendues, je reviens à l’explication du véritable ordre, qui consiste, comme je disois, à tout définir et à tout prouvera Certai-

1. Voir l’application de la méthode dans la quatrième Provinciale, supra T. IV, p. 25o.

2. La même règle se trouve, comme l’a remarqué M. Couturat, dans un écrit publié par Leibniz en 1667, et inspiré sans doute de Hobbes : Nova methodus discendœ docendseque Jurisprudentiœ ex artis didacticœ principiis in parte generali prsemissis, § 26 : « Analytica seu ars judicandi mihi quidem videtur duabus fere regulis tota absolvi : 1° Ut nulla vox admittatur nisi explicata; 2° ut nulla propositio, nisi probata. « (Couturat, La Logique de Leibniz, 1901, p. 56 r ; cf. p. 184). — Quelques années plus tard, au cours de son voyage à Paris, où il vit Arnauld, le duc de Rouannez et l’abbé des Billettes, Leibniz prit connaissance des Réflexions de Pascal sur l'Esprit Géométrique : (c On m’a communiqué un Ecrit de feu M. Pascal intitulé Esprit Géométrique où cet illustre remarque que les Géomètres ont coustume de définir tout ce qui est un peu obcur, et de demonstrer tout ce qui est un peu douteux ou trop obscur. Je voudrois qu’il nous eust donné quelques marques pour connoistre ce qui est trop douteux ou trop obscur... » {Projet et Essais pour arriver à quelque certitude pour finir une bonne partie des disputes et pour avancer l’art d’inventer, écrit non daté, mais qui ne peut être antérieur à 1686, apud Gouturat, Opuscules et fragments inédits de Leibniz, 1903, p. 181). M. Couturat a également signalé une allusion aux traités de Pascal dans un autre opuscule relatif au Plan de la Science Générale (ibid. p. 220): « Dediscrimineinter conceptus imperfectos et perfectos, ubi