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25i OEUVRES

sorte qu'en un mot tous ces termes sont parfaite- ment intelligibles, ou par la lumière naturelle ou par les définitions qu'elle en donne. Voilà de quelle sorte elle évite tous les vices qui se peuvent rencon- trer dans le premier point, lequel consiste à définir les seules choses qui en ont besoin. Elle en use de mesme à l'égard, de l'autre point, qui consiste à prou- ver les propositions qui ne sont pas évidentes. Car, quand elle est arrivée aux premières veritez connues, elle s'arreste là et demande qu'on les accorde, n'ayant rien de plus clair pour les prouver : de sorte que tout ce que la géométrie propose est parfaitement démon stré, ou par la lumière naturelle, ou par les preuves.

De là vient que si cette science ne définit pas et ne démontre pas toutes choses, c'est par cette seule raison que cela nous est impossible'. On trouvera peut estre estrange que la géométrie ne puisse défi- nir aucune des choses qu'elle a pour principaux ob- jets : car elle ne peut définir ny le mouvement, ny les nombres, ny l'espace ; et cependant ces trois choses sont celles qu'elle considère particulièrement et selon la recherche desquelles elle prend ces trois différents noms de mécanique, à^ arithmétique , de géométrie, ce dernier mot appartenant au genre et à l'espèce. Mais on n'en sera pas surpris, si l'on remarque que cette

I. Variante reproduite entre crochets dans la copie : « Mais comme la nature fournit tout ce que cette science ne donne pas, son ordre à la vérité ne donne pas une perfection plus qu'humaine, mais il a toute celle où les hommes peuvent arriver. Il m'a semblé à propos de donner dés l'entrée de ce discours cette, etc. «.

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