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Page:Œuvres de Blaise Pascal, IX.djvu/300

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280 ŒUVRES

ses qui sont tellement évidentes d'elles mesmes qu'on n'ait rien de plus clair pour les prouver \

II. Prouver toutes les propositions un peu obscu- res, et n'employer à leur preuve que des axiomes très evidens, ou des propositions déjà accordées ou demonstrées.

III. Substituer toujours mentalement les défini- tions à la place des définis, pour ne pas se tromper par l'équivoque des termes que les définitions ont restreints.

Voilà les huit règles"^ qui contiennent tous les pré- ceptes des preuves solides et immuables desquelles il y en a trois qui ne sont pas absolument néces- saires, et qu'on peut négliger sans erreur ; qu'il est mesme difficile et comme impossible d'observer tou- jours exactement, quoy qu'il soit plus parfait de le faire autant qu'on peut ; ce sont les trois premières de chacune des parties :

��1. Peut-être Pascal avait-il eu occasion de discuter le problème avec Roberval, qui poussait plus loin l'exigence delà démonstration : <c Tout ce qui peut estre demonstré doit estre dcmonstré, quelque clairté ou évidence qu'il paroisse avoir de sov mesme, y aiant d'autres veritez évidentes qui luy auront esté préférées, et en vertu desquelles il peut estre demonstré » (^loc. cit. p. aSg). Leibniz n'a cessé d'in- voquer l'autorité de Roberval à l'appui de sa conception d'une démons- tration universelle, par laquelle il résout la « difficulté pascalienne » (cf. supra p. 245, n. 2). Voir en particulier la Demonstratio Axiomatiim Euclidis, du 22 février 1679, apud Couturat, Opuscules, etc., p. SSg, et les Nouveaux Essais sur l'Entendement humain, 170A, liv. IV, chap. VII, § I.

2. Voir dans la Logique de Port-Royal le chapitre x (xi, à partir de la seconde édition) de la IV* partie : La méthode des sciences réduite à huit règles principales.

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