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��EXTRAIT D'UNE LETTRE DE BLAISE PASCAL *

[1659.]

En gros leur avis' fut que vous ne pouvez en

aucune manière, sans blesser la charité et vosfre conscience mortellement et vous rendre coupable

1. Le Père Guerrier, qui a transcrit cette lettre, ajoute en note : « J'ai copié cet extrait sur l'original écrit de la main de M. Pascal ; il ne reste que la /j^ et la 5« page de cette lettre ; les autres sont per- dues ». On admet généralement que Pascal l'écrivait à Madame Perier. Il l'écrivait peut-être à Madame Chabre. — Marguerite Perier, dans la suite du Mémoire sur sa famille {Bibliothèque Nationale, ms. f. fr, iSgtS, 3^ recueil Guerrier, p. 280) raconte les circonstances du mariage projeté pour Jacqueline : « Ma sœur Jacqueline Perier mourut 9. ans après ma mère. G'estoitune fille d'un très-grand esprit. Nous avions esté élevées à P. R. elle et moy. Elle y prit la resolution d'estre Religieuse, mais elle ne put pas l'exécuter, par ce que nous fumes obligées d'en sortir par les ordres du Roy. Elle avoit alors plus de 17. ans, et plus de deux ans au-dessus de moy. Nous avions une tante qui estoit veuve de M. Chabre de Riom, qui n'avoit point d'enfans et qui en mourant donna tout son bien à sa femme. Elle prit là-dessus une résolution de marier ma sœur, sa nièce, âgée alors de i5. ans, avec le neveu de M. Chabre, et de luy donner tout son bien et celuy que M. Chabre luy avoit donné. Elle en écrivit à Paris à mon oncle et à ma tante qui estoit Religieuse à P. R. Ils en parlèrent à ma sœur qui demanda du tems pour y penser et peu après se détermina à l'état reli- gieux, ce qu'elle ne put exécuter alors, par ce qu'on ne recevoit les filles pour postulantes qu'à 18. ans ; mais elle écrivit la-dessus une lettre à ma mère qui estoit très-belle et tres-judicieuse, et elle attendoit l'âge pour entrer au noviciat ; elle a tousjours vécu dans un très grand eloignement du monde et continuellement accablée de maladies. Elle estoit d'une humeur fort sérieuse et mesme assez particulière. Elle ne voïoit personne. Toute son occupation estoit de lire et prier. Elle mourut à Clermont, le 9. avril lôgS. et fut enterrée à Notre-Dame- du-Port, dans le tombeau de nostre famille »

2. « De MM. de Singlin, de Sacy et de Rebours, que M. Pascal con- sulta à Porl-Royal, et qui furent tous trois du mesme avis.CefutM.de

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