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Page:Œuvres de Blaise Pascal, IX.djvu/349

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PRIÈRE POUR LE BON USAGE DES MALADIES 329

et dont l'attachement luy est si salutaire. Je sens que je ne puis aimer le monde sans vous déplaire, sans me nuire, et sans me deshonorer ; et neantmoins le monde est encore l'objet de mes délices. O mon Dieu, qu'une ame est heureuse dont vous estes les délices, puis qu'elle peut s'abandonner à vous aimer, non seulement sans scrupule, mais encore avec mé- rite. Que son bon-heur est ferme et durable, puisque son attente ne sera point frustrée ; parce que vous ne serez jamais destruit, et que ny la vie, ny la mort ne la sépareront jamais de l'objet de ses désirs, et que le mesme moment qui entraisnera les méchans avec leurs idoles dans une ruine commune, unira les justes avec vous dans une gloire commune : et que comme les uns périront avec les ^choses péris- sables ausquelles ils se sont attachez, les autres sub- sisteront éternellement dans l'objet éternel et sub- sistant par soy-mesme auquel ils se sont étroitement unis. Oh qu'heureux sont ceux qui avec une liberté entière, et une pente invincible de leur volonté, ai- ment parfaitement et librement ce qu'ils sont obHgez d'aimer nécessairement î

VI

^O mon Dieu, achevez les bons mouvemens que vous me donnez. Soyez-en la fin comme vous en estes le principe. Couronnez vos propres dons. Car

��I. A. [objets..., ausquels]. 3. A. Achevez, 6 mon Dieu.

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