Page:Œuvres de Blaise Pascal, V.djvu/122

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106 OEUVRES

vous arrestez pas à cela, dit-il; nostre Pere l’Amy prouve fort bien 1 cette doctrine, quoy que par un trait d’humilité bien seant à ce grand homme, il la soûmette aux lecteurs prudents. Et Caramoüel nostre illustre defenseur, qui la rapporte dans sa theologie fondamentale 2 p. 543. la croit si certaine qu’il soustient que le contraire n’est pas probable : et il en tire des conclusions admirables comme celle-cy qu’il appelle, la conclusion des conclusions ; conclusionum conclusio : Qu’un Prestre non seulement peut en de certaines rencontres tuer un calomniateur, mais encore qu’il y en a, ou il le doit faire : Etiam aliquando débet occidere. Il examine plusieurs questions nouvelles sur ce principe, par exemple celle-cy : SÇAVOIR SI LES JESUITES PEUVENT TUER LES JANSENISTES ? Voila, mon Pere m’escriay-je, un point de Theologie bien surprenant! Et je tiens les Jansenistes desja morts par la doctrine du P. l’Amy. Vous voila attrapé, dit le Pere. 3 Il conclut le contraire des mesmes principes. Et comment cela mon Pere ? Parce, me dit-il, qu’ils ne nuisent pas à nostre reputation. Voicy ses mots n. 1146. et 1147. p. 547. et 548. Les Jansenistes appellent les Jesuistes Pelagiens : pourra-t’on les tuer pour cela? Non; d’autant que les Jansenistes n’obscurcissent non plus l’eclat de la Société, qu’un hibou celuy du Soleil : au contraire, ils l’ont relevée, quoy que

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1. W. validissimè . . . stabilivit.

1. W. p. 544 — Cf. ces textes de Caramuel, supra p. 80 sq.

3. B. [Caramouël].