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HUITIÈME PROVINCIALE 149

confirme par ce mesme principe au I. 2. c. 20. d. 19. n. 168 1.

Vous n’avez pas assez de compassion pour ceux qui sont mal à leur aise ; nos Peres ont eu plus de charité que cela. Ils rendent justice aux pauvres aussi bien qu’aux riches. Je dis bien davantage : Ils la rendent mesme aux pecheurs. Car encore qu’ils soient 2 bien opposez à ceux qui commettent des crimes ; neantmoins ils ne laissent pas d’enseigner que les biens gagnez par des crimes peuvent estre legitimement retenus. C’est ce que 3 dit Lessius I. 2. c. 10. d. 6. n. 46. Les biens acquis par l’adultere sont veritablement gagnez par une voye illégitime ; mais neantmoins la possession en est legitime : quamvis mulier illicitè acquirat, licitè retinet acquisita 4 . Et c’est


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1. Cf. ce texte de Leys, supra p. 129 sq.

2. B. [fort].

3. B. Lessius [enseigne generalement I. 2. c. 14. d. 8. On n’est point, dit-il, obligé ny par la loy de nature, ny par les loix positives, c’est-à-dire par aucune loy, de rendre ce qu’on a receu pour avoir commis une action criminelle, comme pour un adultere, encore mesme que cette action soit contraire à la justice. Car, comme dit encore Escobar en citant Lessius, tr. I. ex. 8. n. 59. les biens qu’une femme acquiert par l’adultère]...; W. Hinc Lessius lib. 2. cap. 14. d. 8 generatim: si solum, inquit, jus naturæ spectetur (imò, ut infra decernit, si jus, etiam positivum attendatur) accepta ob turpem causam (ut propter adulterium) seu propter opus quod est peccatum, opere impleto, non necessariò est restituendum, sive illud opus sit contra justitiam sive non. Nam ut ait Escobarius Tr. I. Exam. 8. num. 59... — Les deux éditions corrigent l’erreur que Pascal avait commise, en confondant l’opinion de Leys et le commentaire d’Escobar. Cf. les textes de Leys et d’Escobar, supra p. 127 sq. et p. 122 sq.

4. Cf. Pensées, fr. 926, T. III, p. 361 : « Probable. Si d’aussi meschantes raisons que celle-cy sont probables, tout le sera : I re raison, Dominas actuum conjugalium. Molin. — 2e raison, Non potest compensari. Less. »