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sçavoir autrement. Si nullam operam apposiit, ut arte diaboli id sciret, il faut qu’il restituë ; mais s’il en a pris la peine, il n’y est point obligé. Et d’où vient cela, mon Pere ? Ne l’entendez vous pas, me dit-il ? C’est parce qu’on peut bien deviner par l’art du diable, au lieu que l’astrologie est un moien faux. Mais mon Pere, si le diable ne respond pas la verité, car il n’est guere plus veritable que l’astrologie, il faudra donc que le devin restitue par la mesme raison ? Non pas toujours, me dit-il. Distinguo, dit Sanchez sur cela. Car si le devin est ignorant en l’art diabolique, si sit artis diabolicæ ignarus, il est obligé à restituer ; mais s’il est habile sorcier, et qu’il ait fait ce qui est en luy, pour sçavoir la verité, il n’y est point obligé. Car alors la diligence d’un tel sorcier peut estre estimée pour de l’argent ; diligentia à mago apposita est pretio æstimabilis. Cela est de bon sens, mon Pere, luy dis-je : Car voila le moien d’engager les sorciers à se rendre sçavans et experts en leur art, par l’esperance de gagner du bien legitimement selon vos maximes, en servant fidellement le public. Je croy que vous raillez dit le Pere ; cela n’est pas bien. Car si vous parliez ainsi en des lieux où vous ne fussiez pas connu, il pourroit se trouver des gens qui prendroient mal vos discours, et qui vous reprocheroient de tourner les choses de la religion en raillerie 1 . Je me defendrois facilement
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1. Ce reproche avait déjà été adressé à Pascal dans plusieurs écrits de ses adversaires. Il y répondra longuement dans la onzième Provinciale.