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NEUVIÈME PROVINCIALE 209

lement pour satisfaire l’inclination naturelle qu’on a à la vanité, ob naturalem fastus inclinationem, ou ce n’est qu’un peché veniel, ou ce n’est point peché du tout. Et le P. Bauny en sa Somme des pechez c. 46. p. 1094 2. dit, que bien que la femme eust connoissance du mauvais effet que sa diligence à se parer opereroit et au corps et en l’ame de ceux qui la contempleroient ornée de riches et precieux habits, qu’elle ne pecheroit neantmoins en s’en servant. Et il cite entr’autres nostre P. Sanchez pour estre du mesme avis.

Mais, mon Pere, que respondent donc vos Autheurs aux passages de l’Escriture, qui parlent avec tant de vehemence contre les moindres choses de cette sorte ? Lessius, dit le Pere, y a doctement satisfait, de just. l. 4. c. 4. d. 14. n. 114 3. en disant : Que ces passages de l’Escriture n’estoient des preceptes qu’à l’egard des femmes de ce temps-là, pour donner par leur modestie un exemple d’edification aux Payens. Et d’où a-t’il pris cela, mon Pere ? Il n’importe pas d’où il l’ait pris ; il suffit que les sentimens de ces grands hommes là sont toujours probables d’eux-mesmes. Mais le P. le Moyne a apporté une moderation à cette permission generale. Car il ne le veut point du tout souffrir aux vieilles : c’est dans sa Devotion aisée, et entr’autres p. 127. 167. 4 163.

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1. Cf. ce texte de Bauny, supra p. 170 sq.

2. W. la référence manque. — Cf. ce texte de Leys, supra p. 187.

3. W. 163, manque. — Cf. ces textes de Le Moyne, supra p. 176 sq.

2e série. II 14