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Page:Œuvres de Blaise Pascal, V.djvu/267

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DIXIÈME PROVINCIALE 251

est dit au mesme lieu. Aprenez-moy donc je vous prie, mon Pere, ces finesses si salutaires. Il y en a plusieurs, me dit-il, car comme il se trouve beaucoup de choses penibles dans la Confession, on a apporté des adoucissemens à chacune. Et parce que les principales peines qui s’y rencontrent, sont, la honte de confesser 1 certains pechez, le soin d’en exprimer les circonstances, la penitence qu’il en faut faire, la resolution de n’y plus tomber, la fuite des occasions prochaines qui y engagent, et le regret de les avoir commis, j’espere vous monstrer aujourd’huy qu’il ne reste presque rien de fascheux en tout cela, tant on a eu soin d’oster toute l’amerture et toute l’aigreur d’un remede si necessaire.

Car pour commencer par la peine qu’on a de confesser 2 certains pechez, comme vous n’ignorez pas qu’il est souvent assez important de se conserver dans l’estime de son Confesseur, n’est-ce pas une chose bien commode de permettre, comme font nos Peres, et entr’autres Escobar, qui cite encore Suarez 3 tr. 7. 4[ex.]. 4. n. 135. d’avoir deux confesseurs, l’un pour les pechez mortels, et l'autre pour les veniels, afin de se maintenir en bonne reputation aupres de son Confesseur ordinaire : uti honam famam apud ordinarium tueatur, pourveu qu’on ne prenne pas de là occasion de demeurer dans le peché mor-


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1. B. [de] certains.

2. B. |de] certains.

3. W. ... Escobarii sententia ex Suare deprompta.

4. Toutes les éditions, sauf W., donnent, par erreur, [a]. 4. — Voir ce texte d’Escobar, supra p. 244.