seulement un homicide, mais un sacrilege, qui la
prive d’un de ses membres ; puisque soit qu’il soit
fidele, soit qu’il ne le soit pas, elle le considere
toûjours ou comme estant l’un de ses enfans, ou comme
estant capable de l’estre.
Ce sont, mes Peres, ces raisons toutes saintes qui depuis que Dieu s’est fait homme pour le salut des hommes, ont rendu leur condition si considerable à l’Eglise, qu’elle a toûjours puny l’homicide qui les destruit, comme un des plus grands attentats qu’on puisse commettre contre Dieu. Je vous en rapporteray quelques exemples, non pas dans la pensée que toutes ces severitez doivent estre gardées : je sçay que l’Eglise peut disposer diversement de cette discipline exterieure 1 , mais pour faire entendre quel est son esprit immuable sur ce sujet. Car les penitences qu’elle ordonne pour le meurtre, peuvent estre differentes selon la diversité des temps ; mais l’horreur qu’elle a pour le meurtre, ne peut jamais changer par le changement des temps.
L’Eglise a esté long temps à ne reconcilier 2 qu’à la mort ceux qui estoient coûpables d’un homicide volontaire, tels que sont ceux que vous permettez. Le celebre Concile d’Ancyre 3 les soumet à la penitence durant toute leur vie : et l’Eglise a crû depuis estre assez indulgente envers eux en reduisant ce
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1. Arnauld insiste souvent sur cette idée, notamment dans la préface de la Fréquente Communion.
2. W... communio concederetur.
3. Cf. ces textes des conciles et des Pères, tirés des notes manuscrites d’Hcrmant, supra p. 129.