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SEIZIÈME PROVINCIALE. — INTRODUCTION


esté tenüe en 1621¹. il y a 34. ans, où² introduisent six

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1 . « Mais ce qui justifie sans contredit l'assemblée faite à Bourgfontaine, dont a esté parlé au chap. 2. de la presente Relation, et qui y fait voir les resolutions qui y avoient esté prises, et les engagemens reciproques non seulement de Jansenius et de Saint-Cyran, mais aussi d'autres personnes, ainsi qu'un Ecclesiastique de condition l'a découvert audit sieur Filleau : c'est la lettre du 26. Fevrier 1622. où il luy parle d'un engagement qui est sans doute celuy qui fut fait en l'assemblée de Bourg-fontaine. Ib. p. 336 » (citation donnée par Arnauld).

2. « C'est en cet endroit que je mettray en evidence le dessein de ceux qui ont esté les auteurs de cette nouvelle doctrine, et que je feray voir avec estonnement et frayeur aux Jansenistes de ce temps que leur creance est une cabale, qui n'a rien de moins veritable que l'apparence de ce qu'ils professent, et qu'au lieu de porter le nom de Jansenistes, il faut les appeler les DEISTES, c'est à dire des personnes qui croyent simplement qu'il y a un Dieu... Pour découvrir ce mystere caché, et que peu de ceux qui font profession de Jansenisme ont fait jusques à present, je suis obligé de declarer, qu'un Ecclesiastique qui passoit par cette ville, ayant sceu que le sieur Filleau Advocat du Roy en ce siege avoit témoigné publiquement en diverses occasions beaucoup de resistance contre cette nouvelle doctrine, prit resolution de le visiter, et apres quelques complimens l'ayant mis sur le discours des maximes que l'on avançoit si librement touchant la grace et le franc arbitre : enfin luy dit que cette secte de gens ne tendoit qu'à ruiner l'Evangile, et à supprimer la creance que l'on avoit de la redemption des hommes par le moyen de la passion de Jesus-Christ, qui estoit parmy eux une histoire apocryphe, dont il pouvoit rendre un temoignage certain, ayant assisté aux premieres deliberations qui ont esté faites sur ce sujet. En effet, dit-il, les auteurs de cette doctrine que l'on nomme à present Jansenisme, firent une assemblée y a plusieurs années dans un lieu proche de Paris appellé Bourg-fontaine, où luy qui faisoit ce recit audit sieur Filleau avoit assisté : que cette assemblée estoit composée de six personnes, luy faisant la septiesme ; et que de ces six personnages il n'y en avoit plus qu'un qui restoit vivant au monde, lesquels il désigna par leurs noms et qualitez, sçavoir (I. D. V. D. H.) (C. I.) (P. C.) (P. C.) (A. A.) (S. V.) Ibid.p. 5. et 6. Il a voulu marquer par ces lettres (JEAN DU VERGER DE HAURANNE) qui est feu. M. l'abbé de Saint-Cyran (CORNELIUS JANSENIUS) (PHILIPPE COSPEAN) qui estoit feu M. l'Evesque de Lisieux (PIERRE CAMUS) qui estoit feu M. l'Eoesque de Beley (ANTOINE ARNAULD) Docteur de Sorbonne, qui est celuy de ces six qu'ils disent estre encore vivant. Pour le dernier (S. V.) on ne sçait pas qui il est » (citation et note d' Arnauld). — Le dernier personnage serait Simon Vigor.