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Page:Œuvres de Blaise Pascal, VI.djvu/293

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SEIZIÈME PROVINCIALE


comme nous reduisans à la condition des Juifs ; et ce qui nous fait aspirer à la gloire des Bien-heureux, qui nous donnera la pleine et eternelle jouissance de Jesus-Christ. ¹Par où vous voyez qu'il y a plusieurs differences entre la maniere dont il se communique aux chrestiens et aux Bien-heureux, et qu'entr'autres on le reçoit icy de bouche, et non dans le ciel ; mais qu'elles dependent toutes de la seule difference qui est entre l'estat de la foy où nous sommes, et l'estat de la claire vision, où ils sont. Et c'est, mes Peres, ce que M. Arnaud a dit si clairement en ces termes : Qu'il faut qu'il n'y ayt point d'autre difference entre la pureté de ceux qui reçoivent Jesus-Christ dans l'Eucharistie, et celle des Bien-heureux, qu'autant qu'il y en a entre la joy et la claire vision de Dieu, de laquelle seule depend la differente maniere dont on le mange dans la terre et dans le Ciel. Vous devriez, mes Peres, avoir reveré dans ces paroles ces saintes veritez, au lieu de les corrompre, pour y trouver une heresie qui n'y fut jamais, et qui n'y sçauroit estre, qui est, qu'on ne mange Jesus-Christ que par la foy, et non par la bouche, comme le disent malicieusement vos Peres Annat et Meynier, qui en font le capital de leur accusation.

Vous voilà donc bien mal en preuves, mes Peres ; et c'est pourquoy vous avez eü recours à un nouvel artifice, qui a esté de falsifier le Concile de Trente, afin de faire que M. Arnauld n'y fust pas conforme: ²tant _______________________________________________________________

1. W. ne traduit pas la phrase qui suit.

2. W. ne traduit pas non plus la phrase suivante.