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une ame qui ayme Dieu, il n'y a rien de petite consé- quence, que tout y est grand, et que nous devons éviter sans aucune reserve tout ce que nous croyons luy déplaire, à luy qui n'a pas épargné le sang de son Fils pour nous laver de nos péchez.

7. On ne fera point aller si-tost ny si souvent les plus jeunes à confesse. On attendra pour les moins âgées à les y faire aller qu'elles soyent raisonnables et qu'elles témoi- gnent vouloir se corriger de leurs petits défauts, n'y ayant rien tant à craindre que d'y faire aller les Enfans si jeu- nes sans y voir quelque changement, et on doit au moins attendre qu'elles ayent persévéré quelque tems à mieux faire.

8. Il faut petit à petit quand elles sont fort jeunes, les accoustumer à nous dire toutes leurs fautes, afin de les instruire à se bien accuser, ne contant point des histoires et n'accusant point leur Sœurs. Nous les faisons ressouve- nir de toutes les principales fautes dont elles ne se sou- viendroyent pas, et nous leur disons la manière dont elles se doivent accuser.

9. Nous prenons bien garde si les Enfans font profit de la Confession, avant que de leur permettre d'y retour- ner, et quand elles ont fait quelques fautes considérables, nous les exhortons d'y satisfaire auparavant, et si elles ont la confiance de nous les dire, ce qui est le plus utile, nous leur proposons de faire quelques satisfactions selon la grandeur de leur faute, mais particulièrement des cho- ses qui les mortifient et qui soyent opposées à leur faute. Gomme par exemple si elles avoyent blessé la charité qu'elles doivent à leurs Sœurs on fera qu'elles les servent, et leur rendent tous les devoirs de charité avec plus d'onc- tion et de douceur, et si cela avoit paru, on leur fait demander pardon, et à celle qui auroit esté ofiensée, et à celles qui l'ont veu : On leur fait aussi faire quelques

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