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très, lors que vous traitiez du Decalogue, vous n'aviez osé parler contre la doctrine des Gasuistes et des Jésuites, sur le sujet de la detraction. Et j'avois creu que vos écrits n'estant remplis que de médisances, de calomnies, et d'impostures, vous n'auriez pas l'asseurance de reprocher aux gens de bien vos artifices et vos méchancetez. Mais le desespoir où vous vous trouvez de pouvoir vous justifier des impostures et ca- lomnies, dont vos adversaires vous ont convaincus, vous a portez à décrier une doctrine, que Dicastillus a prise de plu- sieurs sçavants Théologiens, tant Séculiers que Réguliers; et à dire que les Jésuites la mettent en praltique pour ruiner vostre réputation, ne vous imposant des crimes inventez et des calomnies abominables. J'espère que vous demeurerez pris au piège que vous tendez aux Jésuites, et que par vostre propre confession, vous serez déclarez calomniateurs, après que j'auray expliqué la doctrine de Dicastillus. Il tient en effet l'opinion probable que vous blasmez avec des termes si outrageux. Mais il suppose deux choses. La première que celuy qui court risque de son honneur, ne le puisse conser- ver en implorant la protection du Prince et de ses Loix. Car si cette personne a d'autres voies en main, il doit s'en servir, sans diffamer son ennemy en découvrant ses crimes. La se- conde chose qu'il suppose, est que celuy qui veut conserver sa réputation, puisse effectivement la conserver en décriant son ennemy. Car si la diffamation qu'il fait de son calomnia- teur luy estoit inutile, pour conserver la renommée qu'on luy ravit injustement, cette detraction nepourroit plus tenir lieu de juste défense : mais elle seroit une vraye vangeance, qui ne peut estre sans péché. Ces choses ainsi supposées, tout homme de bon sens trouvera que Dicastillus est bien plus doux et plus humain envers les calomniateurs, et ceux qui perdent injustement la renommée de leur prochain, que beau- coup d'excellents Théologiens, qui dans les circonstances où Dicastillus permet de médire et de detracter, disent qu'on le peut tuer. Bannes 2. 27. quœst. 64- art. 7. dub. 3. incorpore et soluiione ad 2. Manuel... Navarra... Salon Aragonia, Covar-
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