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Page:Œuvres de Blaise Pascal, VII.djvu/281

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FAGTUM POUR LES CURÉS DE PARIS. — INTRODUCTION 267

seulement en sa vie, mais encore en son honneur et en ses biens.

Vous nous direz, Monsieur, que toute la lumière naturelle s'éclipse lors qu'un commandement de Dieu s'y trouve opposé, comme en cette rencontre, où Dieu défend à Noë et à ses enfants d'entreprendre sur la vie d'aucun homme, pour quelque sujet que ce soit. Je demanderay compte aux hommes {dit Dieu) de la vie des hommes, et au frère de la vie de son frère. Quiconque versera le sang humain, son sang serarépandu; parce que Vhomme est créé a limage de Dieu. Est ce là tout ce que vous avez à dire ? Dieu defend-il là de tuer ceux qui attenteront à nostre vie et à nostre pudicilé ? Ces termes généraux defendent-ils de mettre à mort, ceux qui nous veulent oster la vie ? ce n'est pas vostre sentiment. Vous exceptez de ce commandement fait à Noë, ceux qui veulent nous tuer, ou nous ravir la pudicité, et nous croyons avoir aussi raison d'excepter de ce précepte, ceux qui tuent pour conserver leur honneur, leur réputation et leur bien. Faittes nous veoir que Dieu veut qu'on épargne la vie des voleurs et des insolents, qui outragent indignement un homme d'honneur, faittes nous veoir que cette défense de tuer n'est pas un précepte, qui est né avec nous, et que nous ne devons pas nous conduire par la lumière naturelle, pour discerner quand il est permis ou quand il est défendu de tuer son prochain. Il faut un texte exprès pour cela... [Suivent des citations et des discussions de textes empruntés aux lois civiles et canoniques.] [p. 2g i].

p. 127. XXXI. Objection. — Les Jésuites enseignent dans leurs Thèses soustenuës à Louvain, que ce n'est qu'un péché véniel de calomnier et d'imposer de faux crimes ; pour rui- ner de créance ceux qui parlent mal de nous. Et le Père Di- castillus enseigne que la calomnie, lors qu'on en use contre un calomniateur, quoy qu'elle soit un mensonge, n'est pas neantmoins un péché mortel ny contre la Justice, ny contre la Charité. Lettre 5.

Response. — Je m'estois bien apperçeu que dans vos Let-

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