Page:Œuvres de Blaise Pascal, VII.djvu/296

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nous oblige de rapporter toutes nos actions à Dieu, une permission brutale de les rapporter toutes à nous- mesmes; c’est à dire, qu’au lieu que J.-G. est venu pour amortir en nous les concupiscences du Vieil-homme et y faire régner la charité de l’homme nouveau^ ; Geux-cy sont venus pour faire revivre les concupiscences et esteindre l’amour de Dieu, dont ils dispensent les hommes, et déclarent que c’est assés pourveu qu’on ne le haïsse pas.

Voilà la Morale toute charnelle qu’ils ont apportée, qui n’est appuyée que sur le bras de chair, comme parle ^Escriture^ et dont ils ne donnent pour ^fondement, sinon que Sanchez, Molina, Escobar, Azor, ^etc. la trouvent raisonnable, d’où ils concluent qu’on la peut suivre en toute seureté de conscience, et sans aucun risque de se damner.

C’est une chose estonnante, que la témérité des hommes se soit portée jusqu’à ce point ; Mais cela s’est conduit insensiblement et par Megrez en cette sorte.

Ces opinions accommodantes ne commencèrent pas par cet excez, mais par des choses moins grossières, et qu’on proposoit seulement comme des doutes. Elles se fortifièrent peu à peu par le nombre

1. Allusion à Paul. Col. III, 9-10. Cf. un développement analogue dans une lettre à Mr et à Mlle de Rouannez, supra T. VI, p. 161.

2. Jerem. XVI, 5 : ... Maledictus homo, qui confiait in homine, et ponit carnem brachium suum, et a Domino recedit cor ejus.

3. P. [tout].

4. P. [Sotus].

5. P. [des] degrez.