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FACTUM POUR LES CURÉS DE PARIS 283

des Sectateurs, dont les maximes relaschées ne man- quent jamais : De sorte qu'ayant déjà formé un Corps considérable de Casuistes qui les soustenoient ; Les Ministres de l'Eglise, craignans de choquer ce grand nombre, et espérant que la douceur et la raison se- roient capables de ramener ces personnes égarées, supportèrent ces desordres, avec une patience qui a paru par l'événement, non seulement inutile, mais dommageable : Car se voyans ainsi en liberté d'es- crire, ils ont tant escrit en peu de temps, que l'Eglise gémit aujourd'huy sous cette monstrueuse charge de Volumes. La licence de leurs opinions qui s'est acruë *à mesure que le nombre de leurs Livres, les a fait avancer à grands pas dans la corruption des sentimens, et dans la hardiesse de les proposer. Ainsi les maximes qu'ils n'avoient jettées d'abord que comme de simples pensées, furent bien tost données pour probables; Ils passèrent delà à les produire pour seures en conscience, et enfin pour aussi seures que les opinions contraires, ^ par un progrez si hardy , qu'enfin les puissances de l'Eglise commençeans à s'en émouvoir, ^on fit diverses censures de ces Doc- trines. L'Assemblée générale de France les censura en 1642. dans le Livre du Père Bauny Jésuite, oii elles sont presque toutes ramassées ; car ces Livres ne font que se copier les uns les autres. La Sorbonne les condamna de mesme ; la Faculté de Louvain en-

��1. P. à [mesme] que; B. [avec] le nombre.

2. P. [avec un tel excez].

3. P. [firent].

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