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SECOND ÉCRIT DES CURÉS DE PARIS 311

les moyens qu'ils y jugent les plus propres, et qu'ainsi ils disent de nous que nous sommes des Loups ou de légitimes Pasteurs selon qu'ils le jugent plus utile pour authoriser ou pour deffendre leurs erreurs : De sorte que le changement de leur stile n'est pas Teffet de la conversion de leur cœur, mais une adresse de leur politique, qui leur fait prendre tant de différentes formes en demeurant tousjours les mesmes, c'est-à-dire, tousjours ennemis de la vérité et de ceux qui la soustiennent^

Car il est certain qu'ils ne sont point en effet changez à nostre égard, et que ce n'est pas nous qu'ils louent, mais qu'au contraire c'est nous qu'ils outragent, puis qu'ils ne louent que des Curez qui n'ont point de part au Factum, ce qui ne touche aucun de nous qui l'y avons toute entière, et qu'ils en outragent ouvertement les Autheurs et les Appro- bateurs, ce qui nous touche tous visiblement : Et ainsi tout le mal qu'ils semblent ne pas dire de nous comme Curez, ils le disent de nous comme Autheurs

I. M. Lanson (^art. cit. supra^p- 277) rapproche de ce passage deux fragments de la quinzième Provinciale, cf. supra T. VI, pp. 197 et 201. « Quoy, mes Pères, un mesme homme, sans qu'il se passe aucun changement en luy, selon que vous croyez qu'il [M. Pujs] honnore ou qu'il attaque vostre Compagnie, sera pieux, ou impie ; irrépréhensible, ou excommunié ; cligne pasteur de l'Eglise, ou digne d'estre mis au feu ; et enfin catholique ou hérétique ? » . — « De sorte que l'innocence de ce Père [Bauny] estant la seule chose commune à vos deux réponses, il est visible que c'est aussi la seule chose que vous y recherchez, et que vous n'avez pour objet que la deffense de vos Pères, en disant d'une mesme maxime, qu'elle est dans vos livres, et qu'elle n'y est pas ; qu'elle est bonne, et qu'elle est mauvaise ; non pas selon la vérité, qui ne change jamais : mais selon vostre interest, qui change à toute heure. »

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