Page:Œuvres de Blaise Pascal, VII.djvu/330

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

316 ŒUVRES

de boire et de manger tout leur saoul pour la seule volupté, et de jouyr des contentemens des sens comme de choses indifférentes', A ceux qui sont dans les occa- sions prochaines des plus damnables péchez, d'y demeurer quand ils n ont pas facilité de les quitter-, A ceux qui ont vieilly dans l'habitude des vices les plus énormes, de s'approcher des Sacremens, quoy quavec une resolution si foible de changer de vie, qu'ils croyent eux-mesmes quils sont pour retomber bien-tost dans leurs crimes, et sans autre regret de les avoir commis, que pour le seul mal temporel qui leur en est arrivé.

Enfin ils auront permis aux Chrestiens tout ce que les Juifs, les Payens, les Mahometans et les Bar- bares auroient en exécration, et ils auront répandu dans l'Eglise les ténèbres les plus épaisses qui soient jamais sorties du Puis de l'abysme ; Et nous n'ose- rons faire paroistre, pour les dissiper, le moindre rayon de la lumière de l'Evangile, sans que la So- ciété en corps s'eleve et déclare, Que ce ne peuvent estre que des séditieux et des hérétiques, qui parlent de la sorte contre leur morale. Que leur doctrine estant la vraye doctrine de la Foy, ils sont obligez en conscience, quelque dévouez qu'ils soient aux souffran- ces et à la Croix, de décrier les factieux et les schis- matiques qui Vattaquent, qu'en cela ils ne parlent pas contre nous, parce que nous avons trop de pieté pour estre autheurs d'une pièce qui les combat, et qu'autrement nous serions coupables de troubler la paix, et la tranquilité de l'Eglise, en les inquiétant

�� �