Aller au contenu

Page:Œuvres de Blaise Pascal, VII.djvu/366

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

352 ŒUVRES

tion du livre (cf. le 7® Écrit des curés, infra T. VIII, p. lo/i sq.). Cet avis fut appuyé par une Lettre des Curez de Rouen à leur Archevesque, pour luy demander la censure du livre de V Apologie pour les Casuistes, lettre qui fut rédigée le 3 mai, au nom de ses confrères, par Du Four, abbé d'Aulney.

L'évêque de Tulle signa, le 18 avril, une ordonnance qui censurait VApologie, mais elle ne fut connue que trois mois après. La première censure épiscopale qui fut publiée fut celle qu'Alphonse d'Elbène, évêque d'Orléans, signa le 4 juin, et lit lire dans son diocèse le 9, jour de la Pentecôte. Voici quelques extraits de cette censure :

« ...Cet ennemy [Satan] qui sembloit auparavant ne com- batre qu'en cachette, et à la faveur de l'ignorance, ou de l'in- firmité, plutost que de la malice des hommes, attaque aujour- d'huy à découvert les premières et les plus importantes Règles du Christianisme : et ramassant à dessein dans des livres monstrueux, tout ce qui se peut trouver d'horrible touchant les mœurs, s'efforce de changer la loy d'amour, et de sain- teté que Jesus-Christ nous a laissée, en une morale plus dé- testable, et plus impie, que ne le fut jamais la plus corrom- pue des Philosophes Payens. Entre ces mal-heureux livres, un entre les autres a paru depuis quelques mois en çà, en nostre Diocèse, si remply de cette mauvaise doctrine, que nous serions coupables devant Dieu d'une lâche prévarication dans nostre charge, si nous ne nous opposions fortement par la juste condamnation qu'il mérite, aux relâchemens épouvan- tables, qu'il introduit dans les mœurs. C'est un livre ano- nyme intitulé Apologie pour les Casuistes, contre les calomnies des Jansénistes, dont l'Auteur enseigne aux Juges à se laisser corrompre ; apprend aux valets à commettre des vols domestiques ; permet aux pécheurs de demeurer dans les occasions de leurs cheutes ; abandonne les débauchez à leurs sens ; et met au nom- bre des choses indifférentes les excez de bouche les plus brutaux et les plus déraisonnables. Il permet les Simonies, et les usures; et par un dangereux artifice, il leur oste seulement leurs noms pour en mieux établir les Crimes . Il traite indignement la Peni-

�� �