Page:Œuvres de Blaise Pascal, VII.djvu/38

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estoit plus resté que de les en accuser sur ce qu’ils refusoient de condamner le sens de Jansenius, que vous vouliez qu’ils condamnassent sans qu’on l’expliquast. C’estoit bien manquer d’heresies à leur reprocher, que d’en estre réduits là. Car qui a jamais oüy parler d’une heresie que l’on ne puisse exprimer ? Aussi on vous a facilement répondu, en vous representant que si Jansenius n’a point d’erreurs, il n’est pas juste de le condamner ; et que s’il en a, vous deviez les declarer, afin que l’on sceust au moins ce que c’est que l’on condamne. Vous ne l’aviez neanmoins jamais voulu faire, mais vous aviez essayé de fortifier vostre prétention par des Decrets, qui ne faisoient rien pour vous : [1]car on n’y explique en aucune sorte le sens de Jansenius qu’on dit avoir esté condamné dans ces cinq Propositions. Or ce n’estoit pas là le moyen de terminer vos disputes[2]. Si vous conveniez de part et d’autre du veritable sens de Jansenius, et que vous ne fussiez plus en different que de sçavoir si ce sens est heretique ou non ; alors les jugemens qui declareroient que ce sens est heretique, toucheroient ce qui [3]est veritablement en question. Mais la grande dispute estant de sçavoir quel est ce sens de Jansenius, les uns disant qu’ils n’y voient que le sens de S. Augustin et de S. Thomas ; et les autres, qu’ils y en voient un qui est hérétique et qu’ils n’expriment point, il est clair

  1. B.[puisq’on].
  2. W… contentiones vestræ.
  3. B. [seroit].