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Page:Œuvres de Blaise Pascal, VII.djvu/39

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DIX-HUITIÈME PROVINCIALE 25

qu'une Constitution qui ne dit pas un mot touchant ce différent, et qui ne fait que condamner en gêne- rai le sens de Jansenius sans l'expliquer, ne décide rien de ce qui est en dispute.

C'est pourquoy l'on vous a dit cent fois que vostre différent n'estant que sur ce fait, vous ne le finiriez jamais qu'en déclarant ce que vous entendez par le sens de Jansenius. Mais, comme vous vous estiez toujours opiniastrez à le refuser, je vous ay enfin poussé dans ma dernière Lettre, où j'ay fait entendre, que ce n'est pas sans mystère que vous aviez entrepris de faire condamner ce sens sans l'expliquer, et que vostre dessein estoit de faire re- tomber un jour cette condamnation indéterminée sur la doctrine de la grâce efficace, en monstrant que ce n'est autre chose que celle de Jansenius, ce qui ne vous seroit pas difficile. Cela vous a mis dans la nécessité de répondre. Car si vous vous fussiez encore obstinez après cela à ne point expliquer ce sens, il eust paru aux moins éclairez que vous n'en vouliez en effet qu'à la grâce efficace, ce qui eust esté la dernière confusion pour vous dans la véné- ration qu'a l'Eglise pour une doctrine si sainte.

Vous avez donc esté obligé de vous déclarer; et c'est ce que vous venez de faire en répondant à ma Lettre, où je vous avois représenté \ que si Jansenius avoit sur ces cinq propositions quelque autre sens que celuy de la grâce efficace, il n avoit point de défen- seurs ; mais que s'il n avoit point d'autre sens que

I. Cf. la dix-septième Provinciale, supra T. VI, p. 357.

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