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DIX-HUITIÈME PROVINCIALE 33

soutenir si hautement, selon cette maxime capitale de leur doctrine, qu'Alvarez l'un des plus considé- rables d'entr'eux répète si souvent dans son livre, et qu'il exprime disp. 72. *n. 4. en ces termes : Quand la grâce efficace meut le libre arbitre, il consent in- failliblement ; parceque Vejfet de la grâce est de faire qu encore qu'il puisse ne pas consentir, il consente néanmoins en effet : dont il donne pour raison celle- cy de S. Thomas son Maistre : Que la volonté de Dieu ne peut manquer d'esire accomplie ; et qu'ainsi quand il veut quun homme consente à la grâce, il consent infailliblement, et mesme nécessairement, non pas d'une nécessité absolue, mais dune nécessité d'in- faillibilité. En quoy la grâce ne blesse pas le pouvoir quon a de résister si on le veut ; puisqu'elle fait seu- lement qu'on ne veut pas y résister, comme vostre Père Petau le reconnoist en ces termes to. i . p. 602^. La grâce de Jesus-Christ fait quon persévère in- failliblement dans la pieté, quoy que non par néces- sité. Car on peut n'y pas consentir si on le veut, comme dit le Concile ; mais cette mesme grâce fait que Von ne le veut pas.

C'est là, mon Père, la doctrine constante de S. Augustin, de S. Prosper, des Pères qui les ont suivis, des Conciles, de S. Thomas, de tous les Thomistes en gênerai. C'est aussi celle de vos adver-

��1. W. lib. 8. n. 4- — Voir ces textes d'Alvarez dans la troi- sième Disquisilion de Nicole, supra p. 18.

2. W. Theol.dogm. l. g. c. 7. p. 602. — Cf. ce texte de Petau cité par Nicole, supra p. 18 sq.

ae série. IV 3

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