DIX-HUITIÊME PROVINCIALE 49
de vérité \ Ce qui fait qu'ils mettent ordinairement dans leurs lettres cette clause qui est sousentenduë en toutes : Si itaest : si preces veritate nitantar : Si la chose est comme on nous la fait entendre : si les faits sont véritables. D'où il se voit, que puisque les Papes ne donnent de force à leurs Bulles qu'à mesure qu'elles sont appuyées sur des faits véritables, ce ne sont pas les Bulles seules qui prouvent la vérité des faits ; mais qu'au contraire, selon les Ganonistes mesmes, c'est la vérité des faits qui rend les Bulles recevables. D'où apprendrons-nous donc la vérité des faits? Ce sera des yeux^ mon Père, qui en sont les légitimes juges, comme la raison l'est des choses naturelles et intelligibles, et la foy des choses sur- naturelles et révélées. Car puisque vous m'y obli- gez, mon Père, je vous diray que selon les sen- timensde deux des plus grands Docteurs de l'Eglise, saint Augustin et saint Thomas, ces trois principes de nos connoissances ^ont chacun leurs objets sépa- rez, et leur certitude dans cette étendue. Et comme Dieu a voulu se servir de l'entremise des sens pour donner entrée à la foy* : Fides ex aadiiu: tant s'en faut que la foy détruise la certitude des sens, que
��fiat sicut minor : et qui prsecessor est sicut ministrator . Cf. Math. XX, 2A-25 ; Luc. X, 42-43. — Cf. Pensées, fr. 872, T. III, p. 3i3.
1. Cf. un développement analogue dans la Lei^re d'Arnauld à un duc et pair, supra T. VI, p. 333 sq.
2. W. Exoculis.... et sensibus. — Cf. la 3^ proposition condamnée dans la Lettre d'Arnauld à un duc et pair, supra T. IV, p. 96.
3. P AB. [les sens, la raison, et la foy] ; W. sensus, rationem et fidem.
4. W. Inquit Scriptura. — Verset de Paul. Rom. X, 17.
2^ série. IV 4
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