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Page:Œuvres de Blaise Pascal, VII.djvu/71

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DIX-HUITIÈME PROVINCIALE o7

là un si grand bien, qu'il faille l'acheter par tant de troubles. Quel interest y a l'Estat, le Pape, les Evesques, les Docteurs, et toute l'Eglise? Cela ne les touche en aucune sorte, mon Père, et il n'y a quevostre seule Société, qui recevroit véritablement quelque plaisir de cette diffamation d'un auteur, qui vous a fait quelque tort. Cependant tout se remue, parceque vous faites entendre que tout est menacé. C'est la cause secrète qui donne le branle à tous ces grands mouvemens, qui cesseroient aussi-tost qu'on auroit sçeu le véritable estât de vos disputes. Et c'est pourquoy, comme le repos de l'Eglise dépend de cet éclaircissement, il estoit d'une extrême impor- tance de le donner, afin que tous vos déguisemens estant découverts, il paroisse à tout le monde que vos accusations sont sans fondement, vos adversaires sans erreur, et l'Eglise sans hérésie.

Voila, mon Père, le bien que j'ay eu pour objet de procurer \ qui me semble si considérable pour toute la Religion, que j'ay delà peine à comprendre, comment ceux à qui vous donnez tant de sujet de parler, peuvent demeurer dans le silence. Quand les injures que vous leur faites ne les toucheroient pas, celles que l'Eglise souffre devroient ce me semble les porter à s'en plaindre : outre que je doute que des Ecclésiastiques puissent abandonner leur réputation à la calomnie, sur tout en matière de foy. Cepen-

��I. W. in hac Epistola. — Ce passage et celui qui précède ne mon- trent-ils pas que parmi les amis de Pascal il y avait alors de nombreux partisans du silence ? Cf. Pensées, fr. 920, T. III, p. 34i-3/i4-

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