vint frapper l'oreille de ces Pères assemblés en la dernière Assemblée du Clergé, où favois l’honneur d’estre un des Députez ; vous leur en portastes les plaintes, elles émeurent leurs cœurs sensiblement : Et je scay que sans l’obligation qui les engagea pour lors de se séparer, leurs délibérations eussent confirmé toutes les vostres sur ce sujet, et quils eussent proscrit par une Censure publique cette Doctrine de relâchement et d’iniquité. Toute la postérité Chrestienne bénira vostre zèle, les Evesques, qui sont les dépositaires légitimes de la puissance de Jesus-Christ, se souviendront tousjours avec les sentimens d’une reconnoissance particulière, de ce courage fort, persévérant et invincible, qui vous a fait soutenir son autorité tant de fois en la cause de l'Episcopat, en ces rencontres si difficiles : Je loué Dieu, Messieurs, de m’avoir donné lieu d’estre le spectateur en vous de tous ces nobles sentimens, pendant les cinq années de mon Agence, et durant le cours de nostre dernière Assemblée. Je vous confesse que cette veue qui m’a laissé une profonde estime de vos personnes pour toute ma vie, m’a donné des mouvemens de force pour essayer de faire l’œuvre de mon Ministère. Je prie la miséricorde de celuy qui a daigné de m’y appeller au milieu de ma profonde indignité de vouloir m’en rendre digne : Je vous demande pour cela auprès de luy les intercessions efficaces de vostre vertu, et de croire que je suis avec un respect tres-veritable
Messieurs,
Vostre très humble et très affectionné serviteur,
Bernard, Evesque de Conserans.
De Conserans, ce 20. Décembre 1658.
Ce fut alors que les deffenseurs de ces nouvelles doctrines, les voyant condamnées par les Prélats, et décriées parmy les peuples, se persuadèrent que pour relever le crédit de leurs Casuistes, il falloit les soustenir par quelque ouvrage considérable.
Ce dessein ne fut pas si secret, que quelques-uns ne s’en ouvrissent à leurs amis, et Ton sçait qu’en plusieurs villes les Jésuites se vantèrent publiquement quelque temps devant