Page:Œuvres de Blaise Pascal, VIII.djvu/116

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dOO ŒUVRES

moit le P. Plrot, Régent depuis long-temps en Théologie, Con- fesseur célèbre, grand ainy et compagnon du P. Annat.

L'affaire de l'Apologie demeura quelques temps en cet estât, les Docteurs députez pour l'examiner n'en ayant encore fait aucun rapport en Sorbonne, et les Curez se contentant d'avoir publié leur Factum, et d'en solliciter la Censure auprès des Vicaires Généraux. Mais les Jésuites voyant le décri public où se trouvoit leur doctrine par les poursuites des Curez, ré- solurent de répondre à leur Factum : Ce qu'ils firent en di- verses feuilles qu'ils publièrent de temps en temps durant l'espace d'environ un mois.

La première portoit ce tiltre, Réfutation des calomnies publiées contre les Jésuites.... Dans cet écrit pour avoir plus de liberté de décrier les Curez de Paris, ils feignent que le Factum n'est point des Curez: Qail est indigne de leur pieté et de leur vertu: et comme nous ne leur imputons point, disent-ils, les faussetez et impostures dont il est rempli, nous ne prétendons point aussi quHls aient part à l'infamie qui en revient à ses Auteurs.

Mais il est à remarquer que les Curez ayant déclaré dans leur Factum, que la raison qui les obligeoit de s'adresser di- rectement aux Jésuites en particulier en agissant contre l'Apo- logie, est qu'eux-mesmes avoient affecté de faire connoistre à tout le monde que l'Apologie sortoit de chez eux, l'ayant eux mesmes vendue, donnée à leurs amis, et sollicité les Docteurs de l'approuver : Les Jésuites qui parlent en leur nom dans cet écrit intitulé Réfutation, etc. ne disent pas un seul mot contre ces faits si importans, ny dans cette réponse, ny dans les autres, et qu'ils ne l'ont jamais fait dans aucun de leurs écrits ; et ne désavouent en aucune sorte de l'avoir vendu eux mesmes, et assez cher, et de l'avoir porté de tous costez à leurs amis.

Les Curez de Paris ne furent pas peu surpris de la hardiesse avec laquelle la Société osoit soustenir par un écrit public qu'un Factum qu'ils avoient dressé, publié, présenté à Mes- sieurs les Vicaires Généraux, et distribué dans leurs Paroisses, leur estoit supposé. C'est pourquoy en leur assemblée ordi-

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