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APPENDICE AUX ÉCRITS DES CURÉS 109

donnez aux Députez pour dresser la Censure, ils ménagèrent l'esprit de quelques-uns d'eux et les portèrent â y insérer une clause contre les Lettres Provinciales qui les notoit indirec- tement. De sorte que le premier de Juillet, la Faculté estant assemblée, M. Gauquelin, après avoir lait le rapport du pro- jet qu'il en avoit dressé, et de quelques dilïicultez touchant le contract Mohatra, nonobstant lesquelles la Faculté ordonna que ce contract demeureroit condamné, Il proposa aussi que c'estoit l'advis de quelques-uns des Députez d'insérer dans la Censure cette clause, Factatn esse Apologlam occasîone episto- larwn Provincialis ad Ainicam qaas non probat facultas, utpote qaas audivit Romœ damnatas; Sur cette proposition nouvelle, plusieurs Docteurs, et principalement ceux d'entre les Curez de Paris qui estoient dans la Faculté, représentèrent les dan- gereuses conséquences qu'on en pouvoit tirer, pour établir les corruptions que ces Lettres ont combattues, et que les Curez de Paris ont déférées à l'Assemblée générale du Clergé. Ils remontrèrent encore que ces lettres n'ayant point du tout esté examinées, la Faculté n'en pouvoit parler ny directement ny indirectement. Et enfin que c'estoit reconnoistre l'Inquisition en France, que de faire mention d'un jugement qu'on disoit qu'elle avoit lait. Mais comme la partie estoit liée, leur oppo- sition fut inutile, la clause passa à la pluralité et il fut arresté qu'on feroit rapport de tout, le seizième du mesme mois.

Mais l'onziesme de Juillet il survint une rencontre qui mit un peu en desordre ceux qui avoient tant travaillé à faire pas- ser la clause contre les Provinciales. Ce fut que Monsieur Talon Advocat gênerai ayant appris le projet de ces Docteurs, envoya un billet par son Secrétaire à M. Messier Doyen de la Faculté, par lequel il le prioit de se rendre le lendemain au Parquet à 7. heures et demie du matin, accompagné du Syn- dic, et de quatre ou cinq anciens Docteurs. Il ne manqua pas en effet de s'y trouver, estant assisté outre le Syndic, de Messieurs Copin, de Mince, du Chesneet de Flavigny. On fit d'abord retirer tout le monde, et quand ils furent seuls, M. Ta- lon leur dit, « Que le sujet pour lequel on les avoit mandez,

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