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caires en eurent entrepris l'examen, les PP. Annat et de Lingendes firent tous leurs efforts pour les porter à remettre leur Censure à un autre temps. Surquoy ces Messieurs leur déclarèrent qu'ils estoient prests de recevoir tout ce qu'ils Youdroient leur présenter pour les instruire, qu'ils y feroient toute l'attention qu'ils pourroient désirer ; mais qu'ils ne pouvoient pas remettre plus longtemps l'examen de cette Apo- logie, après l'avoir différé plusieurs mois.
Depuis le P. de Lingendes leur présenta la mesme déclara- tion, qu'ils avoient fait bailler à la Faculté par M. le Chan- celier, surquoy M. le Doyen lui ayant témoigné qu'il s'éton- noit de ce qu'ils s'obstinoient si fort à la deffense de ce livre ; le P. de Lingendes répondit; Qu'ils estoient fâchez du bruit que ce livre causait, mais que maintenant ils y estoient engagez : Que puisque ce livre avoit esté fait pour la deffence de leurs Ca- suistes, ils estoient obligez de le soustenir.
Mais les artifices de cette déclaration ne furent pas moins reconnus par les grands Vicaires qu'ils le furent en Sorbonne, de sorte qu'elle fut absolument rejettée, comme une pièce informe et qui ne meritoit pas qu'on y eut égard.
Ainsi les Jésuites se voyant décheus de toutes leurs espé- rances, tournèrent leurs pratiques à faire en sorte qu3 la Cen- sure de Sorbonne fut dressée de la manière la plus avanta- geuse pour eux qu'ils pourroient, et la moins avantageuse à leurs adversaires. Et pour entendre de quelle façon ils s'y prirent, il faut remarquer que les Lettres au Provincial, qui traittent de la Morale des Jésuites, ne font principalement que représenter une partie des erreurs dont les Curez de Paris ont demandé la Censure à l'Assemblée générale du Clergé, et qui viennent d'estre condamnées par la Faculté. Mais parce que les trois premières ne sont pas de Morale, les Jésuites crû- rent qu'ils se pourroient servir avec addresse de ce moyen pour y faire donner quelque atteinte, espérant la faire retom- ber en suitte sur tous ceux qui combattoient les mesmes excez qui sont combattus dans ces Lettres.
Dans ce dessein, pendant les quinze jours qui avoient esté
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