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Page:Œuvres de Blaise Pascal, VIII.djvu/176

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160 ŒUVRES

Les premiers sont des gens qui, écrivans de païs fort éloignez\ mandent par leurs lettres du mois d'août qu'ayant reçu les écrits que nous leur en- voyasmes au mois de juin, ils vont travailler à cette recherche; mais que, pour ouvrir l'examen à Paris, on doit attendre non seulement le i^"" Octobre i658, mais encore 3 ou 4 mois, ou même 8, et peut-estre un an : n'estant pas impossible, disent-ils, que leurs Lettres, quoique écrites avant le i" Octobre, soient très longtemps en chemin, soit par les incommoditez de la saison, soit par celles de la guerre, soit enfin par les tempêtes de mer qui peuvent arrêter, ou mesme faire périr les vaisseaux qui les portent, auquel cas ils seroient recevables d'envoyer de secondes Lettres, pourvu qu'ils eussent de bonnes attestations de leurs officiers publics, qu'elles fussent conformes aux pre- mières, escrites avant le i" Octobre.

Certainement, si mon intention avoit esté telle, et si les paroles de mon écrit le marquoient, je serois bien suspect d'avoir proposé une chimère, en pro- posant les prix, puis que j'aurois pu ne les donner jamais, et que, quiconque se fût présenté au i^'^ Oc- tobre avec ses solutions, j'aurois toujours pu le re- mettre, dans l'attente de quelque vaisseau qui, ayant eu le vent favorable en portant mes écrits, pouvoit l'avoir contraire, ou mesme estre péri, en rappor- tant les réponses. Et même ceux qui auroient gagné les prix en se trouvant les premiers entre ceux dont

��I. Pascal fait ici allusion en particulier aux mathématiciens anglais, vide supra p- i33 sqq.

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