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Page:Œuvres de Blaise Pascal, VIII.djvu/177

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TROISIÈME LETTRE RELATIVE À LA CYCLOÏDE 161

on auroit reçu les solutions au i*" Octobre, ne se- roient jamais en assurance d'en pouvoir jouir, puis- qu'ils leur pourroient toujours estre contestez par d'autres solutions qui pourroient arriver tous les jours, premières en date, et qui les excluroient sur la foi des signatures des bourg-mestres et officiers de quelque ville à peine connue, du fond de la Mosco- vie, de la Tartarie, de la Gochinchine ou du Japon. Et même il y eût eu trop de tromperies à craindre sur cet article ; il n'y eût eu aucune sûreté à pro- duire ces resolutions à l'examen, puisque des pla- giaires auroient pu les déguiser et les dater d'aupa- ravant, en les faisant ainsi venir de quelque isle bien esloignée.

J'ai voulu agir avec bien plus de clarté, de sû- reté et de promptitude ; et c'est pourquoi j'ai esta- bli un jour et un lieu fixe : le lieu est Paris; le jour est le premier Octobre, auquel, le tems estant expiré, l'ouverture de l'examen des solutions reçues jusques alors doit commencer sans attendre davan- tage, et le prix accordé au premier qui se trouvera alors en date, sans qu'il puisse estre troublé en sa possession par ceux qui viendront après, lesquels seroient toujours, ou suspects, ou au moins trop tard arrivez, et ne sont plus recevables pour le prix.

Je sçai bien qu'en cela il y a quelque avantage pour les François, et surtout pour ceux de Paris ; mais, en faisant faveur aux uns, je n'ai pas fait d'in- justice aux autres. Je laisse à tous ceux qui viendront l'honneur de leur invention. Je ne dispose pas de la

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