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TROISIÈME LETTRE RELATIVE À LA GYCLOÏDE 169

gle est écrite : il falloit envoyer le calcul dans le tems, s'ils l'eussent eu ; et un calcul faux en toutes ses parties n'est en aucune sorte un calcul ; et ainsi quand ils les auroient envoyez même signez par un Notaire, ce ne seroient que des erreurs signées par Notaire, et ils seront reputez comme n'ayant rien envoyé.

Leurs calculs sont donc justement reputez nuls, puisqu'il n'y avoit que deux mesures à désigner, et qu'ils les ont données toutes deux fausses, et cha- cune d'environ de la moitié. Cependant quelques- uns de ceux-là qui déclarent franchement qu'ils sçavent bien qu'elles sont fausses, mais enne laissant pas de prétendre d'en avoir acquis leur rang, disent aussi qu'ils en ont maintenant un autre [calcul] qu'ils assurent estre le véritable ; mais ils ne l'envoyent pas, ce qui ne fait que trop paroître leur finesse ; car s'ils l'avoient en effet, que ne Fenvoyoient-ils en même tems? vu même qu'il ne falloit pas quatre lignes pour l'escrire, et qu'au lieu de cela, ils em- ploient des pages entières à dire qu'ils l'enverront si on le leur demande ; mais ce n'estoit pas cela qu'il falloit faire ; il falloit l'envoyer s'ils l'avoient, la rè- gle n'estant pas de le promettre dans le tems, mais de l'envoyer réellement. C'est cela qui fait foi; mais pour les simples promesses qu'ils font, on n'est pas plus obhgé de les croire, qu'en ce qu'ils promettent avec une pareille certitude dans les mêmes lettres, qu'ils envoyeront aussi dans peu de tems la quadra- ture du cercle, et même en deux manières differen-

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