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Page:Œuvres de Blaise Pascal, VIII.djvu/212

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ŒUVRES

semblable : mais encore qu’il n’eust pas un pareil bonheur à les resoudre, et que ce soit proprement en cecy que consiste tout l’honneur, il est vray neantmoins qu’on luy a obligation, et qu’il a donné l’occasion de plusieurs belles découvertes, qui peut estre n’auroient jamais esté faites s’il n’y eust excité les Sçavans.

Il proposa donc la recherche de la nature de cette ligne à tous ceux de l’Europe qu’il en creût capables, et entr’autres à Galilée[1]. Mais aucun n’y pût reüssir, et tous en desespererent.

Plusieurs années se passerent de cette sorte jusques en 1634. que le Pere voyant resoudre à Monsieur de Roberval, Professeur Royal ès Mathematiques, plusieurs grands problesmes, il espera de tirer de luy la solution de la Roulette.

En effet Monsieur de Roberval y reüssit. Il demontra que l’espace de la roulette est triple de la rouë qui la forme. Ce fut alors qu’il commença de l’appeler par ce nom tiré du Grec, Trochoïdes, correspondant au François Roulette. Il dit au Pere que sa question estoit resoluë, et luy declara mesmes cette raison triple, en exigeant neantmoins qu’il la tiendroit secrette durant un an, pendant lequel il proposeroit de nouveau cette question à tous les Geometres.

Le Pere, ravy de ce succez, leur écrivit à tous, et les pressa d’y repenser, en leur adjoûtant que Monsieur de Roberval l’avoit resoluë, sans leur dire comment.

  1. Vide supra p. 184, note 2.