ans pour estre de Mr de Roberval, et dont il y avoit, outre une infinité de témoins vivans, des témoignages imprimez, et entr’autres un écrit de Mr Desargues[1], imprimé à Paris au mois d’Aoust en 1640. avec Privilege, où il est dit, et que la Roulette est de Mr de Roberval, et que la methode de maximis et minimis est de Mr de Fermat.
Mr de Roberval s’en plaignit donc à Toricelli par une lettre qu’il luy en écrivit la mesme année ; et le P. Mersenne en mesme temps, mais encore plus severement. Il luy donna tant de preuves, et imprimées, et de toutes sortes, qu’il l’obligea d’y donner les mains, et de ceder cette invention à Mr de Roberval, comme il fit par ses Lettres que l’on garde écrites de sa main du mesme temps.
Cependant comme son Livre est public et que son desaveu ne l’est pas, Mr de Roberval ayant si peu de soin de se faire paroistre qu’il n’en a jamais rien fait imprimer, beaucoup de monde y a esté surpris, et je l’avois esté moy-mesme ; ce qui a esté cause que par mes premiers écrits je parle de cette ligne comme estant de Toricelli, et c’est pourquoy je me suis senty obligé de rendre par celuy-cy à Mr de Roberval ce qui luy appartient veritablement.
Toricelli ayant receu cette petite disgrace, et ne pouvant plus passer auprés de ceux qui sçavoient la verité pour Autheur de la dimension de l’espace de la Roulette, ny mesme de celle du solide autour de la
- ↑ Cf. supra p. 190.