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Page:Œuvres de Blaise Pascal, XI.djvu/285

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La 3, Que les Pères avoient en teste des hérétiques, sçavoir les Manichéens, qui soûtenoient cette erreur comme un dogme capital de leur doctrine, que Luther n’a pas inventée mais renouvellée, Que les Commandemens sont impossibles absolument, que les hommes n’ont point de libre arbitre, et qu’ils sont nécessitez à pécher, et dans une impuissance invincible de ne pas pécher.

De sorte que ces trois preuves ensemble feront connoistre que les Pères ont esté obligez à establir cette Proposition, Que les Commandemens ne sont pas impossibles, en ce sens qu’il n’est pas impossible qu’on les observe, non seulement par autant de considérations que le Concile, mais par plus de raisons que le Concile, puis qu’ils avoient de pareils hérétiques à convaincre, et de plus des reproches si outrageux à repousser.

Preuves du premier point.
Parce que l’Eglise condamne souvent des erreurs qui ne sont soutenues par aucuns hérétiques, sans qu’on doive dire pour cela qu’elle combatte des chimères ; Et qu ainsi les Pères auroient bien pu establir que les préceptes ne sont pas impossibles, en ce sens qu’il n’est pas impossible qu’on les observe, encore qu’il n’y eust point d’hérésie du sentiment contraire.

Je ne sçay par quel vain raisonnement on peut prétendre que l’Eglise ne puisse prévenir les maux,