Les hommes doivent à Dieu de recevoir la religion qu’il leur envoie. Dieu doit aux hommes de ne les point induire en erreur[1]. » Dieu a donc accompli ce que Pas cal appelle son devoir, et il Ta fait dans le temps qu’il devait — non après la condamnation des propositions, « car la vérité n’était pas attaquée[2] » — mais après la censure de la Sorbonne et la bulle du pape, qui dénonçaient expressément Jansénius, afin d’émouvoir ceux qui y cherchaient faussement leur tranquillité, afin de rassurer ceux qui avaient assumé le dépôt de la vérité. Avant les miracles de Jésus-Christ : « les prophéties étaient équivoques, elles ne le sont plus[3]. » Avant le miracle de la Sainte Épine : « les cinq propositions étaient équivoques, elles ne le sont plus[4]. » Le miracle avait discerné entre les païens et les juifs, entre les juifs et les chrétiens ; il discerne entre les calomniateurs et les calomniés[5]. Mais il a fait ce discernement — et ainsi l’exige la conception que Pascal s’est formée de la conduite de Dieu — de façon à justifier l’endurcissement des uns en même temps que la reconnaissance des autres. « Les miracles ne servent pas à convertir, mais à condamner[6]. » Pascal dit aux Jésuites ce que les Apôtres disaient aux Juifs témoins de Jésus : « ce qui fait qu’on ne croit pas les vrais miracles, est le manque de charité[7]. »
Mais pour ceux qui ayant dans le cœur la charité de