Page:Œuvres de Blaise Pascal, XII.djvu/375

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49] 37

[Peu de tout 1.— Puisqu’on ne peut être universel et savoir tout ce qui se peut savoir sur tout, il faut savoir peu de tout. Car il est bien plus beau de savoir quelque chose de tout que de savoir tout d’une chose ; cette universalité est la plus belle. Si on pouvait avoir les deux, encore mieux, mais s’il faut choisir, il faut choisir celle-là, et le monde le sent et le fait, car le monde est un bon juge souvent 2.]

412] 38

Poète et non 3 honnête homme.


37

Cf. B., 89 ; G., n5 ; Faug., I, 235 ; Moi.., II, i5i ; Mich., 126.

1. Cf. Montaigne : « Un peu de chasque chose, et rien du tout, a la françoise » (I, 25).

2. Le monde est l’ensemble des hommes, pris en général, excep tion faite des spécialistes, ce qu’on appellerait aujourd’hui le grand public. C’est le jugement du « monde » qu’exprime Clitandre dans les Femmes savantes :

Je consens qu’une femme ait des clartés de tout.

Seulement là où Clitandre, qui est un amateur (et Molière avec lui), voit assez naïvement un minimum de connaissances, Pascal, qui est un savant, est tout près de voir le maximum de science auquel l’homme peut atteindre.

38

Cf. B., 385 ; C, 347 ; Mol., II, n5 ; Mich., 660.

3. Michaut lit : Pour ce nom ; la seconde copie donne : porter le nom d’honnête homme. — Ces mots qui se trouvent déjà parmi les ré flexions suggérées par la polémique des Provinciales (voir frag ment 3o et la note du fr. 29) sont répétés à la page 4i2 du manuscrit.